Synopsis

Le réalisateur Maurizio Nichetti se rend dans un studio de télévision où son film va passer dans une émission de ciné club. Dans un appartement un couple s’apprète à regarder le film. Regarder est un bien grand mot. Le mari lit le journal, la femme bavarde sur sa grossesse tandis que le gamin qui devrait être au lit à cette heure tardive, joue à un jeu de briques de construction. La projection du film à la télévision est entrecoupée de publicités qui petit à petit vampirisent le film au grand dam du réalisateur.

CRITIQUE 

Hommage au néoréalisme. Et critique (nuancée) sur la société de consommation à la fin des années 1980.

Maurizio Nichetti ne réussit pas tout dans son film mais propose une belle réflexion sur l’époque de la fin de la deuxième guerre mondiale en Italie et la société des années 1980 en Italie, du pouvoir de la télévision, de ses messages béats et très colorés d’incitation à la consommation. les seconds venant pervertir le cinéma1986)

Le questionnement du rapport entre de la télévision et cinéma en Italie a été un sujet de films. Nanni Moretti avec « Sogni d’oro » (1981), Federico Fellini avec « Ginger e Fred » (1986) et « La voce della luna » (1990), Giuseppe Tornatore avec « Il nuovo cinema Paradiso » (1988) et Ettore Scola « Splendor » (1989).
Il faut dire que Silvio Berlusconi lance en 1980 canale cinco avec une débauche de paillettes de filles à moitié nues et de jeux avec des tombereaux d’argent à la clef. Le cinéma qui est en crise de créativité, les scénaristes et réalisateurs issus de la deuxième guerre mondiale qui  sont morts ou trop vieux, tous les genres de films peplum, western, policier, giallo, érotique, horreur, post-apocalyptique, ont été usés jusqu’à la corde. Le cinéma ne parle plus aux italiens, il ne parle plus non plus de l’Italie et perd de son attrait. Il entre dans une crise financière qui lui mettra la tête sous l’eau jusqu’au début des années 2000.

Maurizio Nichetti a de l’ambition et propose un film à 80% en noir et blanc! Avec pardessus le marché le questionnement de l’influence de la télévision sur le spectateur italien qui devient du « temps de cerveau humain disponible« (à la publicité) comme le dira en 2004 un dirigeant français de télévision.

Maurizio Nichetti rend hommage au chef d’oeuvre du néoréalisme « Le voleur de bicyclette » (Ladri di biciclette) » (1948). Et c’est plutôt réussi. Le choc entre néoréalisme et esthétique publicitaire montre un abyme entre les deux mondes. Et deux visions irréconciliables.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le réalisateur Maurizio Nichetti à force de devoir intervenir dans son film pour qu’il soit le moins perverti par la publicité se retrouve enfermé dans la petite lucarne à la fin de son film. Impossible d’en échapper.

L’ANECDOTE

Cinquième long métrage de Maurizio Nichetti. Il revient après « J’ai fait sensation » (« Ho fatto splash« ) (1980) aux arcanes de la publicité.
Après un Nastro d’Argento du meilleur premier réalisateur pour « Ratataplan » (1978) (son premier film), il reçoit à nouveau des prix nationaus et internationaux pour cet opus.

NOTE : 14/20

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