Synopsis

1ère chanson; En France dans les années 1980, un dancing ouvre ses portes les femmes entrent les premières et s’assoient aux tables après s’être rectifiées devant les grandes glaces de la salle, puis 2ème chanson; viennent les hommes qui paradent autour d’icelles avant de s’installer au comptoir. Enfin à la troisième chanson les hommes commencent à s’enhardir pour inviter les dames à la première danse…

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CRITIQUE

Film concept tiré d’un spectacle créé en 1981 de Jean-Claude Penchenat et  de sa troupe d’acteurs-danseurs du théâtre du Campagnol. Tout ce petit monde se retrouve à Cinecittà où le spectacle est réécrit pour le cinéma.

Ettore Scola signe ici son film le plus atypique de sa filmographie. Tout d’abord parce qu’il s’agit de retranscrire l’histoire de la France des années 1930 aux années 1980.

Si le début du film est formidable voire extraordinaire, j’ai trouvé que le film se perdait, notamment entre la période 1939-1945 où le concept de danse était remisé aux oubliettes. Et le film devient trop un mime. Heureusement cet assez longuet passage permet au film de se retrouver à nouveau dans les années 1950 avec la guerre d’Algérie et l’arrivée de la culture américaine jusqu’aux années 1980 noyées dans un disco consensuel et médiocre.

Le travail des acteurs est magnifique ainsi que celui de l’illustration musicale qui pour le coup prend une dimension inhabituelle. rueducine.com-cesarLa musique étant ordinairement un « habillage », elle est ici le cœur du film. Vladimir Cosma reçoit le césar de la meilleure musique. On peut regretter que les musiciens que l’on voit à l’écran fasse du play-back  cela se voit de manière trop flagrante même si Ettore Scola évite de trop s’attarder sur eux.

Je conseille surtout le début du film (en fait jusqu’à la fin des années 1930) où le film est vraiment somptueux et montre tout le potentiel du spectacle dans la gestuelle des acteurs, le changement des époques et des costumes, le travail sur la musique (et le choix des chansons) où l’on passe du disque à la formation musette pour sur la fin du film revenir au disque.

Le film ouvre alors des champs d’imagination incroyables une puissance poétique formidable où la parole n’est pas nécessaire.rueducine.com-ours d'argent

Meilleur film et meilleur réalisateur lors de la cérémonie des Césars. Ours d’argent à la berlinale.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’arrivée des femmes dans le dancing au tout début du film sur la chanson « J’attendrai » version orchestrale et disco. Magnifique galerie de portraits.

L’ANECDOTE

La composition de la musique du film avait été à l’origine confiée à Armando Trovajoli le compositeur attitré et ami du réalisateur. Mais les producteurs refusent la musique de Trovajoli qu’ils ne trouvent pas en adéquation avec le sujet du film.
Il est demandé à Vladimir Cosma de « franciser » la musique. Ettore Scola fait donc écouter les bandes de Trovajoli à Cosma qui pour cela s’est rendu à Rome. Celui-ci dit en effet que la musique n’est pas du tout en adéquation avec le film. Mais Scola défend bec et ongle son compositeur.
Rentré chez lui les producteurs demandent à Cosma de se mettre au travail. Il compose 3 thèmes d’essais, Puis Ettore Scola et Armando Trovajoli viennent à Paris pour écouter le travail du compositeur français d’origine roumaine. Ettore Scola déteste mais Armando Trovajoli trouve cela intéressant.
Finalement sous la pression des producteurs Vladimir Cosma est chargé de la musique du film, Armando Trovajoli est nommé « conseiller musical » et Ettore Scola est prié d’accepter la musique proposée.

NOTE : 14/20

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