Synopsis
Paris 1699, le jeune Lagardère élevé par deux maîtres d’armes, veut en découdre avec les nobles qui viennent s’entraîner dans la salle d’armes. Il tombe sur le duc Philippe de Nevers qui détient une botte secrète et lui assure victoire et mort certaine de l’adversaire. Lagardère qui tourne autour de l’hôtel particulier de Nevers se fait messager et donne au duc une lettre annonçant au duc qu’il a une descendance et qu’on l’attend à Caylus. Le duc de Nevers a un ennemi le comte Philippe de Gonzague. Ce dernier recrute des spadassins pour assassiner Nevers à la nuitée. Parmi eux Lagardère. Mais quand il reconnaît sa cible, il préfère le combattre seul à seul pour mieux apprendre sa botte. Bien entendu il perd son combat mais le duc l’épargne et comme Lagardère ne trahit pas ses commanditaires, le duc de Nevers lui propose de lui servir d’escorte pour un long voyage afin de retrouver celle qui sera sa femme et son enfant. Pendant le voyage les deux hommes s’apprécient et le duc qui a fait l’a fait chevalier, apprend à Lagardère sa botte secrète. Arrivés à Caylus les noces du duc de Nevers s’achèvent tragiquement. Tout le monde est assassiné, la femme de Nevers est enlevée, et Lagardère assiste impuissant à la mort de Nevers d’un coup de dague dans le dos. Heureusement il a transpercé de sa lame la main de l’assassin et jure: « Si tu ne viens pas à Lagardère, c’est Lagardère qui ira à toi »… de plus il a pu sauver l’enfant et l’amène avec lui…
CRITIQUE
C’est à mon avis la meilleure des adaptations qui nous ait été donné de voir du roman de Paul Féval.
Bien supérieure à celle de André Hunnebelle avec Jean Marais et Bourvil signée André Hunebelle qui date de 1959.
La plus proche aussi du roman.
Daniel Auteuil en Lagardère qui est toujours en quête d’abord de gloire, puis de vengeance et enfin d’amour est superbe.
Mais Fabrice Luchini en méchant comte de Gonzague vaut le détour. A part une légère fausse note vers la fin quand le cadavre de son âme noire, Peyrolles, tombe à ses pieds. Pour tout le reste il magnifie le personnage issue d’une petite noblesse qui a profité de la fortune de son cousin, et aussi des premiers boursicotages en vendant des titres de Mississippi.
Marie Gillain est toujours juste dans son rôle complexe de fille qui doit recouvrer son nom et sa fortune.
Philippe de Broca parvient avec Jean Cosmos et Jérôme Tonnerre à maintenir le récit en adaptant l’énorme roman de Paul Féval. Sachant élaguer sans amputer.
Les dialogues sont brillants, la réalisation alerte et les combats à l’épée plutôt virtuoses.
Les décors extérieurs et notamment la reconstitution de la rue Quincampoix sont remarquables. On peut cependant regretter une fin un peu sèche mais qu’importe le plaisir est là.
La musique de Philippe Sarde est tout aussi belle que l’ensemble du spectacle offert. Il retrouve la vivacité et une superbe orchestration qu’il avait déjà utilisée 3 ans auparavant pour « La fille de d’Artagnan » de Bertrand Tavernier.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Aurore vient de découvrir que le bossu à qui elle s’était épanchée n’est autre que Lagardère. La voici qui décrit son désir de fonder un foyer avec le chevalier. Mais déjà il est parti pour accomplir sa vengeance. Belle scène intime.
L’ANECDOTE
Le film nommé 9 fois aux Césars reçoit une seule statuette pour les costumes de Christian Gasc.