BUCK ET SON COMPLICE
- Cameron Mitchell, Denny Miller, Harry Belafonte, John Kelly, Nita Talbot, Ruby Dee, Sidney Poitier
- Joseph Sargent, Sidney Poitier
- Western
- 1972
- Buck and the preacher
- USA
- Drake Walter, Ernest Kinoy
- Benny Carter
Synopsis
Kansas après la guerre de sécession, Buck un noir qui a servi dans l’armée du nord conduit aujourd’hui des convois de noirs pour qu’eux aussi trouvent leur terre. En territoire indien, Buck négocie son passage et sa nourriture contre paiement. Mais un groupe d’hommes payés par des propriétaires de terres agricoles en Louisiane, harcèle ces convois, détruisent les chariots et tuent les hommes pour que les noirs retournent travailler sur les terres esclavagistes…
CRITIQUE
Sujet original.
Le film a pour sujet les noirs qui fuient les pays du sud qui bien qu’ayant perdu la guerre cherchent à maintenir une économie basée sur le travail des noirs très peu payés pour certains ou maintenus dans un certain esclavage pour d’autres. Ces noirs se dirigent pour beaucoup vers le Kansas, pour y devenir agriculteurs pour leur propre subsistance. On les appelle les « exodusters ».
Et fait notable trois acteurs noirs en vedette et un réalisateur noir. Même si cette année 1972 a vu quelques films dans cette configuration. « La fille noire » de Ossie Davis ou « Blackula » de William Crain et quelques autres mais qui n’ont pas le budget et l’intérêt de ce western.
Pour ce film Sidney Poitier remplace au pied levé le réalisateur Joseph Sargent (1928-2014) après un désaccord artistique sur le film.
Pour un premier tournage Sidney Poitier (1927-2022) ne s’en sort pas mal du tout. Il arrive à alterner les plans larges et les plas serrés, les temps forts et les temps faibles.
Harry Bellafonte fait une interprétation picaresque de son personnage. Peut être roule-t-il un peu trop les yeux. Mais c’est son personnage qui apporte la comédie dans le film. Il fait parfois penser à Tuco interprété par Elli Wallach dans « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) de Sergio Leone.
La musique du jazziste Benny Carter (1907-2003) à base d’harmonica, de guimbarde et banjo surprend au début puis s’intègre parfaitement au film.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
L’attaque de la succursale qui s’avère ne pas avoir le moindre dollar. Un moment qui allie la tension et l’humour. Pas mal.
L’ANECDOTE
Le film ne rencontre pas le public pour dégager du profit. Surtout le public noir qui préfère les films de le blaxploitation, films plus violents, urbains et contemporains comme « Les nuits rouges de Harlem » (« Shaft« ) (1971) de Gordon Parks. C’est sur la durée qu’il finira par rentrer dans ses frais.
NOTE : 14/20