Synopsis

France, années 1970, le commissaire Mattei escorte par le  train entre Marseille et Paris un détenu nommé Vogel. Dans le même temps, un détenu nommé Corey est libéré. Un gardien chef de Marseille lui propose un gros coup sur Paris. Dés sa sortie de prison Corey se rend chez Rico un ancien ami pour le taper du contenu de son coffre personnel, pour le remercier de ne pas avoir donné signe de vie et lui avoir pris sa compagne. Corey a aussitôt des hommes de mains de Rico sur le dos. Dans une salle de billard il en tue un et désarme le second. Puis il achète une voiture modèle américain et remonte sur Paris. Vogel, lui, vient de fausser compagnie au commissaire Mattei en brisant la vitre du compartiment du train. Vogel après une longue marche à pied se réfugie dans le coffre d’une voiture. Celle de Corey…

CRITIQUE

Quatrième chef d’œuvre consécutif de Jean-Pierre Melville. Avec en prime une excellente surprise:

André Bourvil qui pour la première fois met son prénom sur un générique de film et montre l’étendue de sa palette d’interprétation. Ce que l’on pouvait entr’apercevoir dans « La traversée de Paris » (1956) ou « Les misérables » (1958) de Jean-Paul le Chasnois éclate au grand jour dans ce grand film.
Le reste de la distribution est tout à fait exceptionnelle.
Alain Delon trois ans après « Le samouraï » (1967) du même réalisateur et vieilli par une paire de moustaches donne le meilleur de lui-même.
Pour les besoins de la coproduction franco Italienne du film Jean-Pierre Melville a confié le rôle de Vogel à Gian Maria Volonté communiste de conviction connu pour ses rôles dans le cinéma politique et quelques uns marquants dans le genre du western italien.
Quant à Yves Montand il est stupéfiant en ancien flic qui a basculé dans l’autre camp et tireur d’élite hanté par les démons de l’alcool.

Jean-Pierre Melville est un réalisateur qui sublime la gestuelle des truands leur confiant au fur et à mesure de moins en moins de dialogue. C’est le cas pour ce film de 2h30 dont au moins une heure sans dialogue.

Le film dépeint des truands de la vieille école alors que la drogue n’a pas encore fait les ravages que l’on sait et n’est pas encore le moteur de l’économie du milieu. Mais c’est aussi un monde idéalisé avec un code de l’honneur.

Ce sont les flics qui à la toute fin n’hésitent pas à tirer dans le dos de leurs adversaires qui passent pour des hommes peu recommandables…

Belle musique signée Eric Demarsan qui allie syncope jazzy et lyrisme.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Corey, Vogel et Jansen sont dans la bijouterie de la place Vendôme. Jansen a préparé son fusil sur un trépied avec des balles de fabrication artisanale pour entrer dans une serrure et désactiver les alarmes et les serrures. Puis au moment de tirer, pour la beauté du geste, et se montrer qu’il en est encore capable, il sort le fusil du trépied le mettant à l’épaule, vise la serrure et tire, mettant dans le mille.

L’ANECDOTE

Jean-Pierre Melville grand admirateur du style de vie américain a prêté ses propres voitures made in USA sur le tournage de ses films.

NOTE : 17/20

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