Synopsis

Années 1960 dans une ville non définie en Italie,  Lorenza Garrone est une mère dépassée par les événements. Elle est divorcée et élève trois enfants. L’aîné Massimo, d’une dizaine d’années est constamment coiffé d’un casque militaire allemand de la seconde guerre mondiale et tyrannise sa sœur Anna ainsi que son petit frère Sebastiano. Lorenza travaille dans une librairie, elle remarque un jeune en train de dérober des livres. Elle le suit. Sur la plage, Massimo, d’ une intelligence supérieure est un scientifique aidé de sa sœur il a dressé une fusée. N’y pouvant y introduire leur petit frère, ils y mettent leur chat. Mais Sebastiano déclenche par mégarde la mise à feu de la fusée qui explose…

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CRITIQUE

Film bien des fois surprenant, souvent énigmatique et généralement raté. Le film est un prolongement appuyé de son film précédent « Merci ma tante » (« Grazie zia« ) (1968). Les relations familiales y sont distendues à l’extrême.

L’aîné des enfants (10 ans) est un petit nazillon qui éructe à longueur de film, torture, maltraite et mène des expériences scientifiques ahurissantes.
La mère est muette tout au long du métrage et d’une passivité sidérante face aux exactions de son fils et de l’effet d’entraînement qu’il exerce sur sa fratrie.

Salvatore Samperi massacre la famille bourgeoise à bras raccourci, mais avec une maladresse incroyable.

Le trait est décidément trop gros et même s’il s’agit de mettre de la distanciation entre récit et spectateur, cela ne fonctionne pas.

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Salvatore Samperi n’est pas l’homme de la situation pour mener le film à bien, et tombe dans les travers de la provocation gratuite (scènes de nu guère motivées, de lesbianisme inexpliqué et de changement psychologique de la mère trop brutal pour être vraisemblable).

Le film bénéficie cependant d’un savoir faire technique italien exceptionnel en ces années 1960-1970. La photographie et les décors sont superbes.

Mais les deux atouts principaux du film sont:  Tout d’abord l’exceptionnelle interprétation de Carla Gravina. L’actrice bien que dans un rôle quasi muet joue à la perfection et parvient à extérioriser des sentiments enfouis.

Ensuite vient la musique grandiose d’Ennio Morricone qui multiplie les mélodies toutes plus géniales les unes que les autres. Une oeuvre peu connue mais parmi les plus remarquables du maestro.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Sur une plage se dresse une fusée de deux mètres de hauteur. Le spectateur se demande ce qu’elle vient fiche là, puis le gamin Massimo s’impose comme le concepteur et l’artificier de l’engin et là, c’est la stupéfaction!

L’ANECDOTE

Salvatore Samperi (1944-2009) n’est pas le plus connu des réalisateurs italiens de la seconde moitié du XXème siècle. Sa trajectoire va d’études littéraires à Padoue puis à la révolte estudiantine en 1968 et enfin au militantisme maoïste. Outre ses trois premiers films « Merci ma tante« , « Cœur de mère » et « Tuez le veau gras et faites-le rôtir » (« Uccidete il vitello grasso e arrostitelo« ) (1970) contestataires et anti-bourgeois, il finit par verser dans l’érotisme plus ou moins bon enfant : « Malizia » (1973) immense succès en salle qui lance la carrière de Laura Antonelli en tant que sex-symbol et « La bonne » (1986), qui handicape la carrière de Florence Guérin vouée désormais aux films de deuxième zone.

NOTE : 09/20

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