
Synopsis
Françoise est une actrice française renommée qui voyage vers Los Angeles pour un tournage. Henri est lui compositeur. Il travaille sur la musique du film à laquelle participe l’actrice. Henri est un coureur de jupons, et le réalisateur lui donne des adresses de prostituées. Lors d’une sortie en mer organisée par le réalisateur, Henri et Françoise se rencontrent et Françoise n’est pas insensible au charme du compositeur. Ils passent la nuit ensemble. Difficile de nouer une idylle, Henri doit partir le lendemain pour Rome où il vit avec sa femme et Françoise doit rester 5 jours sur Los Angeles. C’est sans compter sur les talents de menteur d’Henri qui raconte un beau mensonge à sa femme pour retarder d’un jour son départ…
CRITIQUE
Et non ce n’est pas « Un homme et une femme » (1966) en Amérique comme le prétendait une critique de Télérama dans « le guide du cinéma chez soi » publié en 2002. Si Françoise est sincèrement amoureuse, le spectateur est de suite mis au courrant qu’il y a peu de chances que la réciproque soit vraie. Henri le beau compositeur, hâbleur, redoute la solitude et cherche la compagnie féminine pour ne pas dormir seul. Ce qui n’était pas le cas du film oscarisé. Dans « Un homme qui me plaît » l’histoire d’amour est à sens unique alors que dans « Un homme et une femme« il s’agit d’un amour réciproque.
Pour autant il n’en est pas moins vrai qu’en raison même de cet amour non partagé, « Un homme qui me plaît » est moins passionnant que le premier. Puisque le film contient moins d’enjeux. D’ailleurs même pendant les moments d’intimité entre Françoise et Henri le spectateur ressent très bien la distance que met Henri entre elle et lui.
Claude Lelouch tourne un film miroir.
Il raconte de façon détournée, imagée et alambiquée sa propre histoire. Claude Lelouch est un homme à qui a su séduire un nombre femmes (plutôt actrices) impressionnant. Et les ruptures n’ont pas toujours été dignes. Il confesse d’ailleurs que les femmes s’investissent beaucoup plus dans les histoires d’amour que les hommes.
Le réalisateur déroule son savoir faire qui est un mélange de décontraction, de plans savants à la grue, de plans accroché au capot avant des voitures. Les américaines de cette époque permettaient d’installer deux personnes sanglées, une caméra, un micro et de l’éclairage. C’est aussi un mélange de dialogues écrits et ciselés, et d’improvisations.
Claude Lelouch par ailleurs montre sur l’écran, sa fascination pour l’Amérique du Nord, ses espaces, sa liberté de circuler d’états en états. Il nous propose ainsi un road movie entre Los Angeles et New York.
Annie Girardot qui est à l’époque l’actrice la plus côtée dans le cinéma français, est absolument merveilleuse. La séquence finale à l’aéroport lui doit énormément.
Jean-Paul Belmondo fait jouer son naturel et sa décontraction avec brio et l’on comprend parfaitement qu’il séduise l’actrice française perdue à Los Angeles.
Francis Lai offre à son réalisateur fétiche (et réciproquement) une superbe mélodie romantique dans son concerto pour piano et orchestre intitulé Concerto pour la fin d’un amour, qui donne toute sa puissance évocatrice lors de l’ultime scène. Du grand art!
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Françoise et Henri arrivent à la réception de leur hôtel et réclament les clefs de leur chambre. Françoise demande à être réveillée à 7h, Henri à 10h. Françoise se retourne vers Henri qui lui rétorque: « Fallait étudier la musique!« .
L’ANECDOTE
Claude Lelouch vit une fin d’idylle avec Annie Girardot.