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Synopsis

Annie Girardot est née à Paris de père qui ne la reconnaitra pas et qui décèdera en 1933, et d’une mère modeste qui la place quelques temps en famille d’accueuil. A partir de 1943 elle va vivre dans les faubourgs de Caen où sa mère travaille en tant que sage femme.
A l’issue de la guerre Annie veut être comédienne et remonte à Paris.
Elle décroche deux prix au Conservatoire National d’Art Dramatique là où son collègue Jean-Paul Belmondo échoue. Elle entre à la prestigieuse Comédie Française mais éprise de liberté, quitte le carcan du Français pour se donner les possibilités de jouer pour le cinéma.

de 1950 à 1956 elle tourne dans des petits rôles. Gilles Grangier lui donne un petit rôle face à Jean Gabin dans « Le rouge est mis » (1957) et retrouve l’aceur la même année avec comme réalisateur Jean Delannoy pour « Maigret tend un piège« .

Mais c’est en 1960 Luchino Visconti qui lance véritablement sa carrière avec le film « Rocco et ses frères » (« Rocco e i suoi fratelli« ). Ce film est aussi un beau tremplin pour son collègue Alain Delon. Elle rencontre sur le tournage l’acteur Renato Salvatori. Ils se marieront et auront une enfant (Giulia) ensemble.
Pour Annie Girardot une carrière franco italienne s’ouvre.

En 1963 elle tourne pour Roger Vadim « Le vice et la vertu » avec Catherine Deneuve adaptation d’une oeuvre du marquis de Sade sous l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale.
L’année suivante elle tourne pour Marco Ferreri « Le mari de la femme à barbe » (« La donna scimmia« ). Puis « Les camarades » (« I compagni« ) de Mario Monicelli.

En 1964, Philippe de Broca fait appel à Annie Girardot pour « Un monsieur de compagnie« . Mais dans un second rôle et pas mis en valeur par le scénario.

La carrière française est relancée par Claude Lelouch qui la fait tourner avec Yves Montand dans le film « Vivre pour vivre » (1967). Une idylle naîtra entre l’actrice et son réalisateur qui s’achèvera avec le film miroir « Un homme qui me plaît » (1969) avec Jean-Paul Belmondo.

Elle tourne dans « Les anarchistes ou La bande à Bonnot » (1968) de Philippe Fourastié. Avec Bruno Cremer (un ami du conservatoire) et Jacques Brel. Hélas le film n’est pas vraiment réussi.
Elle part en Italie pour « Disons un soir à dîner » (« Metti una sera a cena« ) (1969) de Giuseppe Patroni Griffi. Avec Florinda Bolkan, Jean-Louis Trintignant et Tony Musante. Le film est esthétiquement superbe avec une musique somptueuse signée Ennio Morricone, mais le discours est de nos jours quasi inaudible.

Annie Girardot trouve un premier rôle dans le film de Gérard Pirès « Erotissimo » (1969). La comédie interroge sur la femme au foyer qui se doit de rester attrayante pour son mari laborieux. Elle tourne avec Jean Yanne. La comédie est plutôt un succès.

En 1970 l’auteur Michel Audiard devenu réalisateur donne aussi le premier rôle à Annie Girardot pour « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais elle cause! » Comédie qui démarre sur les chapeaux de roue avec des dialogues incroyables, mais qui s’essouffle au fil de l’eau. Avec Bernard Blier, Mireille Darc, Sim, Jean-Pierre Darras et Jean Le Poulain. Le film cartonne dans les salles.

L’année suivante Annie Girardot arrive au sommet de sa carrière avec le drame « Mourir d’aimer » d’André Cayatte. Cette histoire d’une relation amoureuse entre une professeure et son élève pendant les évènements de mai 1968 est inspirée de faits réels. Le film est un énorme succès en salles et fait beaucoup de bruit dans les médias de l’époque.

C’est pour Annie Girardot la consécration elle est l’actrice la plus populaire du cinéma français. Elle a quarante ans. Cet état de grâce va durer une dizaine d’années.

Annie Girardot et Philippe Noiret enchainent deux films en tête d’affiche. « La mandarine » (1971) d’Edouard Molinaro puis « La vieille fille » (1971) de Jean-Pierre Blanc.
Puis un drame avec Jean Rochefort « Les feux de la chandeleur » (1972) de Serge Korber et un thriller avec Alain Delon « Traitement de choc » (1972). Deux films sur la folie. La folie amoureuse dans le premier, la folie eugéniste dans le second. Si le premier est bel et bien raté le second par son ambiance étrange parvient à intéresserle spectateur.

Elle retrouve André Cayatte pour un thriller politique : « Il n’y a pas de fumée sans feu » (1973) un assez mauvais titre. Le film s’inspire de faits divers, qui dans les années 1970 étaient assez répandus. Malgré Mireille Darc, Bernard Fresson, André Falcon et Michel Bouquet le film ne reste pas dans les mémoires.
On retrouvera ce thème deux ans plus tard dans « Adieu poulet » (1975) de Pierre Granier-Deferre.

Annie Girardot a du mal à capitaliser sur son aura. Et a des difficultés à trouver des films forts et populaires.
Et « Elle ne cause plus… elle flingue! » de Michel Audiard qui n’est pas la suite de « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas… mais elle cause! » mais un titre opportuniste pour le producteur, ne permet pas à l’actrice de triompher.

C’est en 1974 qu’elle trouve un vrai succès populaire dans le film « La gifle » de Claude Pinoteau. Mais elle n’a qu’un second rôle. On retient surtout pour ce film l’affrontement entre Lino Ventura et isabelle Adjani.

Elle tourne un bon film policier avec quelques aspects de comédie « Il faut vivre dangereusement » (1975) de Claude Makovski avec Claude Brasseur. Mais le film ne cartonne pas. Elle enchaine deux films politiques : « Le soupçon » (« Il sospetto« ) film italien de Francesco Maselli et avec Gian Maria Volontè, et « Il pleut sur Santiago » du réalisateur chilien Helvio Soto qui relate la chute du Président Allende.rueducine.com-cesar

Annie Girardot retrouve un public populaire avec « Docteur Françoise Gailland » de Jean-Louis Bertucelli. Annie Girardot obtient un César de la melleure actrice pour ce rôle de femme médecin libre qui apprend qu’elle est atteinte du cancer et change les priorités de sa vie.

Entre 1975 et 1978 elle tourne pour des réalisateurs peu connus et qui n’apporteront pas beaucoup de spectateurs en salles. Robert Pouret, Benoït Lamy, Dolorès Grassian et Jean-Claude Tramont sont de ceux-là.

En 1977 elle retrouve Philippe Noiret pour une comédie pétillante « Tendre poulet » de Philippe de Broca.

Elle tourne aussi pour Claude Zidi dans « La zizanie » (1978) avec Louis de Funès. La comédie est poussive, le couple Annie Girardot – Louis de Funès guère crédible, mais le public se déplace en salles.

Entre temps elle a tourné 2 films avec André Cayatte qui tourne des films de plus en plus poussifs et démonstratifs. « A chacun son enfer » (1976) et « L’amour en question » (1978)
En 1978 elle tourne 7 films. On la retrouve dans « Le grand embouteillage » (« L’ingorgo« ) de Luigi Comencini une comédie à l’italienne assez noire. Dans « Le cavaleur » une comédie de Philippe de Broca où elle partage l’affiche avec d’autres femmes : Catherine Alric, Nicole Garcia, Danielle Darrieux qui tournent autour de Jean Rochefort. Elle retrouve Edouard Molinaro pour « Cause toujours… tu m’intéresses! » avec Jean-Pierre Marielle.

Arrivent les années 1980 et le début d’un désamour entre le cinéma français et l’actrice.
cela commence par une suite au film « Tendre poulet« , mal nommée « On a volé la cuisse de Jupiter » (1980) signée elle aussi par Philippe de Broca. Les aventures du prof de grec ancien et de la policière transportés en Grèce ne font pas des étincelles.

Elle se tourne vers José Giovanni en 1981 pour le film « Une robe noire pour un tueur » (1980) . Malgré la présence à ses côtés de Claude Brasseur, Bruno Cremer et Jacques Perrin, et malgré des éloges de la critique pour son interprétation le succès du film est relatif.

En 1981 elle se tourne de nouveau vers la comédie dans le film « La revanche » de Pierre Lary. Le film trove un ton original et donne la part belle au casting féminin. Annie Girardot donc, Dominique Labourier et Catherine Alric. Face à elles Victor Lanoux et Claude Rich. Le film est un succès d’estime.

De 1981 à 1984 c’est le trou noir. et le film censé relancer la carrière de l’actrice est trop maladroit pour être apprécié. « Liste noire » d’Alain Bonnot verse dans l’auto-défense, et la réalisation est pataude. Bref un coup pour rien.
La même année elle tourne dans le premier film d’Ariel Zeitoun  « Souvenirs, souvenirs« . Elle y tient un second rôle. Le stêtes d’affiche étant la génération montante de l’époque: Christophe Malavoy, Pierre-Loup Rajot et Gabrielle Lazure. Philippe Noiret, Annie Girardot, Marlène Jobert et Claude Brasseur soutiennent le casting de jeunes. Le film est un succès mais on ne peut pas le mettre au crédit d’Annie Girardot.

Claude Lelouch rappelle son ex muse pour « Partir, revenir » (1985) . C’est du mauvais Lelouch dans une très mauvaise période qui se prend pour ce qu’il n’est pas, un auteur intellectuel capable de jongler avec les concepts et la musique. La prestation d’Annie Girardot est remarquée mais le film est un bide.

Entre 1985 et 1989 la carrière d’Annie Girardot est difficile émaillée de films qui ne marchent pas et il faut le dire, souvent mal écrits.

En 1990 Claude Lelouch la rappelle pour inaugurer une nouvelle mauvaise période « Il y a des jours… et des lunes » est un pensum métaphysique ennuyeux, et bien entendu un échec retentissant.

De 1990 à 1994 l’actrice retombe dans des choix de films qui ne méritent pas son talent.

rueducine.com-cesarClaude Lelouch enfin lui offre un rôle qui va donner à l’actrice une nouvelle reconnaissance. « Les misérables » (1995) adaptation libre du roman éponyme de Victor Hugo dans laquelle elle retrouve Jean-Paul Belmondo lui permet de décrocher un César du meilleur second rôle féminin.

Cette embellie hélas ne dure pas. Ce n’est qu’avec le cinéma de Michael Haneke qu’elle renoue avec une reconnaissance critique (beaucoup moins publique) car le cinéma d’Haneke est sacrément antispectaculaire voir pénible. « La pianiste » en 2001 puis « Caché » en 2005. Ces films sont couverts de prix, Annie Girardot reçoit son troisième César, et second pour le meilleur second rôle féminin pour « La pianiste« .rueducine.com-cesar

En 2006 les français apprennent que l’actrice est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle tourne dans quelques films des petits rôles jusqu’en 2007 mais la maladie finit par vaincre en 2011.

 

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