Synopsis

Septembre 1943, le général Leslie Groves qui a supervisé la construction du Pentagone est nommé contre son gré au poste de responsable du projet américain de fabriquer une arme qui sera assez puissante pour écraser définitivement les nazis. Groves se met en quête de trouver un physicien doué et qui ait des choses à prouver. Il choisit Robert Oppenheimer et le nomme directeur du projet Manhattan avec pour but de recruter les meilleurs savants susceptibles d’aider à la fabrication de l’arme tant convoitée. Groves donne 19 mois à Oppenheimer pour achever le projet et lui livrer l’engin. Le plus grand secret est requis autour du projet. Les scientifiques travailleront à huis-clos. Mais Oppenheimer a quelques casseroles il a des fréquentations communistes dont une maîtresse Jean Tatlock. Mais le général maintient son choix contre les avis de ses conseillers. Mais « il ferme les options » à Oppenheimer l’obligeant à se concentrer au projet et rien qu’au projet…

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CRITIQUE

Ce qu’il manque à ce film c’est une dimension politique.

C’est à dire le moment où à la Maison Blanche sous le président Roosevelt a été prise la décision de faire la course à l’arme nucléaire avec l’Allemagne de Hitler. Puis au long du film l’impatience qui a bien du les tarauder au début de l’année 1944 (pour s’éviter un débarquement), puis en décembre 1944 quand l’armée allemande faisait une redoutable contre offensive dans les Ardennes.

Mais ceci dit le film est très intéressant. Il embrasse plusieurs aspects de cette terrible invention. Par exemple la perception de délais très très courts (19 mois) en partant de rien et tout inventer avec les problèmes en avalanche que déclenche chaque avancée. Ou encore les soucis éthiques que suscite en chaque savant, la création de cette bombe infernale.
Sans parler de la paranoïa militaire qui brime les uns et les autres contraints au silence, et s’ils parlent aux écoutes, et s’ils écrivent à la censure.

La bonne surprise du film est la prestation très convaincante de Dwight Schultz, acteur plutôt spécialisé dans les séries télévisées ou des téléfilms et qui aujourd’hui vend sa voix aux jeux vidéo. Il est d’une crédibilité qui m’a surpris. Je ne pensais pas cet acteur à ce niveau. Ce qui fait qu’il tient bien le coup face à Paul Newman avec lequel il a de nombreuses scènes.

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Paul Newman est un peu maigrichon par rapport au véritable général Groves mais il sert à merveille ce personnage rigide, et qui a tendance à prendre sa mission pour un accomplissement divin. Il est étonnant d’entendre ses paroles à connotation religieuses pour inciter les savants à créer ce qui détruit l’image de Dieu : l’homme.

C’est le personnage de John Cusack qui est le moins bien dessiné, il est la caution morale du film mais le film aurait très bien pu s’en passer ainsi que de la bluette avec l’infirmière.

La réalisation de Roland Joffé ne manque pas de souffle.
La photographie est superbe. Sur la fin du film la scène de la réunion qui avalise le tir de la bombe manque de clarté. Car des personnages prennent la parole sans que l’on sache qui est qui et ce qu’il représente.

Roland Joffé a de nouveau fait appel, après « Mission » (1985) au maestro Ennio Morricone qui trouve quelques superbes mélodies. Il n’atteint pas cependant le niveau du film précédemment cité.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

A la veille du premier essai de la bombe atomique, le général Grooves demande à Oppenheimer (qui a fini de se poser les questions sur l’utilité de la bombe et a fini par épouser les convictions de Grooves), comment ce sera. Oppenheimer lui répond : « Inimaginable! »
Il aurait pu aussi dire « Effroyable! » ou « Épouvantable! »

L’ANECDOTE

Le film est un échec public. Les critiques ont aussi reproché un traitement trop factuel et pas assez intellectuel sur cette création infernale.

NOTE : 15/20

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