Synopsis

Sicile années 1880, la jeune Eugenia fraîchement sortie du couvent où elle reçut son éducation est promise au mariage (d’amour) avec Raimondo Corrao issu du peuple mais très riche. Après la cérémonie religieuse, alors que la consommation du mariage est sur le point de se faire et que la famille en attend les conclusions, Raimondo Corrao reçoit un télégramme l’enjoignant à ne pas commettre un mariage incestueux puisque Eugenia est sa sœur. Malheur! Le mariage ne peut être consommé. Après avoir hésité entre l’impossible divorce et l’ignominie du suicide de l’une ou de l’autre, le couple balance pour rester mariés mais faire vœu de chasteté l’un envers l’autre. Sur ces entrefaites ils partent en voyage de noce à Paris où les tentations sexuelles sont bien nombreuses…

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CRITIQUE

Critique sociale matinée de grivoiserie très légère et sans aucune vulgarité.

Luigi Comencini utilise au maximum les ressorts de la comédie à l’italienne.
Il prend pour modèle ce couple de grand bourgeois empêtrés dans leur éducation catholique stricte et issus de la haute société sicilienne, confrontés au pire tabou qui soit: L’inceste! qui les fait tomber dans la voie la plus austère sur le plan sexuel: La non consommation du mariage ce qui signifie l’abstinence totale.

Mais la tentation ne cesse de frapper à la porte sous les traits d’un riche entrepreneur français des chemins de fer (Jean Rochefort) pour la jeune femme; des prostituées de Paris pour son mari. Puis de retour en Sicile un chauffeur redoutable de séduction (Michele Placido) pour elle; des paysannes peu farouches pour lui.

Au passage Luigi Comencini en profite pour se moquer des campagnes Libyennes italiennes qui ont failli tourner à la catastrophe, et à égratigner l’icône de la littérature italienne Gabriele D’annunzio et son ego boursouflé.

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Luigi Comencini s’amuse avec les codes des films muets et le jeu appuyé des acteurs d’antan. Il s’amuse aussi avec la mode des années 1910 où il était bien difficile pour la bourgeoisie de se déshabiller à la hâte pour satisfaire des pulsions sexuelles inattendues.

Laura Antonelli est parfaitement à son aise dans ce rôle de jeune femme qui dit non tout en faisant comprendre que oui. Elle porte le premier rôle ainsi que la voix off.
Alberto Lionello est tout à fait magnifique en homme marié frustré par la chasteté qu’il s’est imposée et qui cherche la grandeur dans des exploits guerriers puis politiques.
Ces deux acteurs n’ont pu travailler au cinéma que pendant une vingtaine d’années (les années 1970-1980).

Fiorenzo Carpi offre une merveilleuse musique à ce film notamment l’une évoquant les émois du cœur, et l’autre la passion des sens avec un tango endiablé.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Silvano le chauffeur passe devant une petite bergerie où il avait violé une première fois la marquise Eugenia. Celle-ci avoue en voix off avoir eu un pincement au cœur à l’idée qu’il n’allait pas s’y arrêter une deuxième fois. Ouf! il ne faisait que la contourner pour se garer derrière.

L’ANECDOTE

Laura Antonelli (1941-2015) a vécu depuis le début des années 1990 loin des plateaux de cinéma. Minée par des problèmes de drogue. Défigurée par des chirurgies esthétiques hasardeuses. Quasi indigente et le corps en surpoids. Elle a vécu recluse dans un modeste appartement des environs de Rome et passait ses journées en dévotions. Quelques amis du cinéma lui rendaient visite et l’aidaient financièrement.

NOTE : 15/20

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