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Synopsis

Oyez, oyez braves gens, la belle et lamentable histoire de Laura Antonaz dite Laura Antonelli femme qui fit rêver par ses atours moult italiens et autres cinéphiles.

Née dans la ville de Pula en Istrie (alors italienne, devenue Yougoslave et Croate en 1945). La famille fuit le régime communiste qui prend le pouvoir à la fin de la seconde guerre mondiale et s’installe à Naples.  Laura Antonelli y suit des études d’éducation physique. Elle obtient un poste de professeur d’éducation physique au Liceo artistico via Ripetta de Rome.
La belle jeune femme tourne des spots publicitaires. Ce qui lui permet d’arrondir ses fins de mois dans une Italie qui a bien du mal à retrouver une prospérité. Elle enchaîne avec des romans-photo qui lui donnent le goût de l’interprétation. Son rêve devient de tourner pour le cinéma.
Elle ne tarde pas d’ailleurs à tourner au début des années 1960 dans de tout petits rôles. Sa plastique parfaite de brune piquante va vite lui ouvrir les portes de rôles plus importants à Cinecittà. Jusqu’à tourner dans une parodie de James Bond qui parodie un titre de roman de John le Carré « L’espion qui venait du surgelé » (« Le spie vengono dal semifreddo« ) (1966) signé Mario Bava roi du fantastique italien et père du giallo, qui prend avec ce film quelques vacances (c’est son quatrième tournage cette année-là).

Laura Antonelli enchaîne ainsi les comédies plus que légères dans lesquelles on lui demande de ne pas trop s’habiller. Certes elle pourrait attraper froid, mais sa nudité donne des sueurs aux spectateurs et fait chauffer le tiroir-caisse.
En 1968 elle tourne « La rivoluzione sessuale » de Riccardo Ghione sur un scénario de Dario Argento futur pape du giallo.
elle participe en 1969 à deux films sans qu’elle soit créditée au générique. « Un detective » de Romolo Guerrieri et « L’arcangelo » de Giorgio Capitani.

Mais c’est un film érotique « La vénus en fourrure » (« Le malizie di venere« ) (1969) de Massimo Dallamano qui va faire de Laura Antonelli une icône du sexe féminin en Europe.
Ce film est une libre adaptation du roman de l’écrivain autrichien Leopold von Sacher-Masoch. la nudité de la belle italienne choque la censure et le film n’est pas distribué en Italie. Mais en Allemagne et en France (pays co-producteurs) oui. En 1973 sort sur les écrans une version censurée. Très censurée. La véritable version italienne ne sortira qu’en K7 VHS. Mais la légende Antonelli est née!rueducine.com-Laura-Antonelli-la-venus-en-fourrure
Sa carrière internationale débute par un western italien « Un homme nommé Sledge » (« A man called Sledge« ). Elle y côtoie James Garner, Dennis Weawer, Claude Akins. Le western est terne.
C’est Philippe Labro journaliste français, écrivain et qui après un premier film confidentiel tourne un polar avec comme acteur principal Jean-Louis Trintignant « Sans mobile apparent » (1971). Dominique Sanda tient le rôle féminin vedette mais Laura Antonelli y trouve un beau rôle.

Puis elle tourne « Les mariés de l’an II » avec la star française du film d’action : Jean-Paul Belmondo pour une comédie ayant pour fond historique la révolution française. Pour ce film elle n’a pas le premier rôle féminin, c’est Marlène Jobert qui l’a. Mais comme entre Bébel et Marlène Jobert l’humeur n’est pas au beau fixe, Jean-Paul Belmondo se tourne volontiers vers la belle Laura.
Naît ainsi un amour qui durera 8 années (1971-1980).

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Cette même année 1971 elle a tourné en Italie « Ma femme est un violon » (« Il merlo maschio« ) de Pasquale Festa Campanile. Comédie érotique qui a pour fond le candaulisme. L’exhibition de la femme du violoncelliste nue aux yeux d’autres hommes devenant vecteur d’excitation sexuelle.

En 1972 elle tourne à nouveau avec son homme du moment Jean-Paul Belmondo dans une comédie de Claude Chabrol « Docteur Popaul » où un médecin préfère la laide Christine à la belle Martine. L’homme étant naturellement attiré par les laiderons.

Puis elle rejoint le réalisateur Lucio Fulci pour une comédie politico-catholico-érotique qui fait un énorme scandale et finit par être sévèrement censuré et interdit aux moins de 18 ans. « Obsédé malgré lui » au titre italien interminable (« Nonostante le apparenze… e purché la nazione non lo sappia… All’onorevole piacciono le donne« ). Bien entendu le scandale sert l’actrice.

rueducine.com-nastri-d-argentoL’année suivante elle tourne son film emblématique « Malizia » de Salvatore Samperi. Elle remporte le Nastro d’argento pour son interprétation osée avec un mineur…
Une pléiade de films vont s’engouffrer dans le filon du détournement de mineur.

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L’année 1973 est très fructueuse pour l’actrice qui tourne avec Dino Risi « Sexe fou » (« Sesso matto« ) film de neuf sketchs dans lesquels Laura Antonelli et Giancarlo Giannini vont se retrouver dans chacun. Si le film n’est pas le meilleur de Dino Risi, il n’en reste pas moins que la signature d’un des plus grands de la comédie à l’italienne lui permet de donner de la plus value à sa filmographie.

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D’autant que l’année suivante elle tourne dans un chef d’oeuvre de cette comédie à l’italienne. Film au titre hélas tristement prémonitoire, « Mon dieu comment suis-je tombée si bas? » (« Mio dio come sono caduta tan basso?« ). Mais film tout à fait jubilatoire de Luigi Comencini. La comédie est féroce et Laura Antonelli superbe. la distribution comprend aussi Michele Placido, Alberto Lionello et Jean Rochefort.rueducine.com-Laura-Antonelli-mon-dieu-comment-suis-je-tombée-si-bas
Entre temps elle retrouve Salvatore Samperi ainsi qu’une partie de la distribution du film « Malizia » pour rééditer l’exploit. « Péché véniel » (« Peccato veniale« ). Le détournement de mineur fonctionne encore bien en Italie mais n’atteint pas les sommets de « Malizia« .

En 1975 elle rencontre Giuseppe Patroni-Griffi. « Divine Créature » (« Divina criatura« ) dans lequel elle tourne est un film sur une grande aristocratie qui perd son âme avec la montée du fascisme. C’est aussi l’histoire d’une rivalité amoureuse entre deux cousins pour une même femme prostituée de luxe.rueducine.com-Laura-Antonelli-divine-créature
L’accueil critique est plutôt froid. Mais le film obtient un succès public. Outre Laura Antonelli qui affole les hommes par sa nudité Terence Stamp, Marcello Mastroianni sont entourés de Michele Placido et Duilio del Prete.
L’année suivante elle tourne pour Luchino Visconti, malade et affaibli « L’innocent » (« L’innocente« ) qui est le dernier film du génie italien. Mais il ne pourra l’achever, il meurt après un premier montage qui le rend insatisfait. La maladie l’empêche de poursuivre plus avant. Le film est proposé quasi tel quel. La scénariste et ami du réalisateur Suso Cecchi D’Amico apportera de légères modifications suite à une séance de travail avant le décès de Visconti.
Le film sort au festival de Cannes hors compétition deux mois après le décès de Luchino Visconti. La critique est mitigée. Le succès aussi.
Luchino visconti disait de Laura Antonelli qu’elle était la femme la plus belle du monde. rueducine.com-Laura-Antonelli-l'innocente
Elle tourne en 1977 pour Marco Vicario « La maîtresse légitime » (« Mogliamante« ) où elle interprète une femme au XIX ème siècle qui le jour m^me de son mariage est bafouée par son mari riche propriétaire terrien. Puis celui-ci disparaît et après l’avoir cherché en vain, elle prend le domaine en mains.  Bien entendu le film est jalonnée de scènes érotiques.

Elle enchaîne avec un film de Mauro Bolognini « Gran Bollito » comédie noire située au XIX ème siècle sur une femme qui transforme les gens en savon. Laura Antonelli n’y tient qu’un second rôle mais la distribution internationale est prestigieuse. Shelley Winters, Max von Sydow et Alberto Lionello.

Pour Luigi Zampa elle interprète un rôle de monstre au féminin. « Les monstresses » (« Letti selvaggi« ) 1979 littéralement « Lits sauvages » avec Ursula Andress, Sylvia Kristel, Monica Vitti est un pendant féminin au film « Les monstres » de Dino Risi. En plus érotique et moins percutant.

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Cette même année elle tourne dans une re-visitation « à l’italienne » du classique « Le malade imaginaire » (« Il malato immaginario« ) de Tonino cervi avec Alberto Sordi. Cela ne vaut guère mais c’est un succès en Italie.

Les années 1980 commencent difficilement avec une comédie lourdaude signée Sergio Corbucci « Mi faccio la barca« . Le réalisateur de « Le grand Silence » (« Il grande Silenzio« ) n’est plus que l’ombre de lui-même.
C’est l’année de sa séparation d’avec Jean-Paul Belmondo. Séparation douloureuse pour l’un et l’autre.

L’année suivante le grand Ettore Scola adapte le roman « Fosca » de Iginio Ugo Tarchetti. « Passion d’amour » (« Passione d’amore« ) (1981) raconte les amours contrariées d’un jeune militaire pour Clara une belle femme mariée et Fosca une fille laide et malade.rueducine.com-davide-di-donatello
Au générique on trouve Bernard Giraudeau, Bernard Blier, Jean-Louis Trintignant, Massimo Girotti mais surtout Valeria D’Obici. C’est son interprétation que l’on retient et obtient le prix David de Donatello pour ce rôle. Le film est un succès public et critique même si ce n’est pas le meilleur de Ettore Scola.

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Elle tourne la même année un film érotique « Rosa, chaste et pure » (« Casta e pura« ) (1981) de Salvatore Samperi. Avec Fernando Rey, Massimo Ranieri et une nouvelle venue Gabrielle Lazure. Le problème est que Laura Antonelli a à présent quarante ans et que quoi qu’encore formidablement belle, elle commence à se faire damer le pion par de plus jeunes aux dents plus longues.

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Cependant l’actrice poursuit son petit bonhomme de chemin mais avec de moins en moins de rôles marquants et dans des films de moins en moins bien écrit. On fera exception toutefois pour un sketch du film de Risi « Les derniers monstres »  (« Sesso e volontieri« ) (1982). Plus à mettre comme une resucée de « Sexe fou » que des grandioses « Les monstres » et « Les nouveaux monstres« .

Après une pause de trois ans elle tourne « L’enchaîné » (« La gabbia« ) (1985) Thriller érotique de Giuseppe Patroni Griffi. Film dans lequel elle malmène avec sa fille un Tony Musante voisin de pallier et ancien amant. Le film est un des plus intéressants de la carrière de l’actrice. Certes les scènes érotiques et sadiques ne manquent pas. Mais le thriller est bien troussé. De plus la musique de Ennio Morricone magnifie le tout. Une autre actrice sublime Florinda Bolkan fait partie de la distribution.

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Après un petit passage en France pour une comédie plutôt ratée de François Leterrier « Tranches de vie » (1985), elle retrouve Mauro Bolognini pour son dernier grand rôle au cinéma.
Le réalisateur adapte un récit anonyme du XVI ème siècle. « La vénitienne » (« La venexiana« ) est un film érotique mais avec un certain intérêt psychologique. Il est doublé en dialecte vénitien. Une femme mure (Laura Antonelli) et une plus jeune (Monica Guerritore) se partagent les faveurs d’un jeune étranger (Jason Connery).

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Hélas entre 1985 et 1991 elle tournera mais dans des productions médiocres pour ne pas dire indignes. Pour finir sur un pathétique « Malizia 2000 » de Salvatore Samperi. De plus elle subit des pressions de la part de la production et du réalisateur pour subir un traitement de chirurgie esthétique. Ce à quoi elle finit par se plier. Mais Laura Antonelli fait une allergie aux collagènes qu’on lui injecte au visage. Elle est dramatiquement défigurée.
Laura Antonelli se lance dans un procès contre les producteurs et médecins.

Entre temps elle est arrêtée suite à une dénonciation d’un dealer le 27 avril 1991 en possession de 36 grammes de cocaïne dans son appartement. Avec cette quantité non négligeable, elle est soupçonnée de ne pas être que consommatrice mais dealeuse. Elle est jugée et condamnée à 3 ans de prison dont 6 mois ferme. A sa sortie de prison elle ne retournera pas sur les plateaux de Cinecittà. Elle restera cloitrée chez elle, ruinée et abandonnée de ce qui se disaient ses amis à quelques rares exceptions comme Lino Banfi qui fera appel au gouvernement italien dans un article du Corriere della sera le 3 juin 2010, pour faire appliquer la loi Bacchelli offrant une rente aux citoyens italiens qui se sont distingués et se trouvent impécunieux.
Mais Laura Antonelli refuse cette aideL’actrice plonge dans une dépression et son corps en surpoids est méconnaissable.

En 2003 elle gagne son procès contre les producteurs de « Malizia 2000 » et les médecins mais la somme 10.000€ comme dédommagement ne surmonte pas les préjudices. Elle fait donc appel. Appel remporté en 2006 avec une somme de 108.000 € de dédommagement plus les intérêts. Le jugement est confirmé et définitif en 2007.

Laura Antonelli refuse de parler aux journalistes et répond au téléphone que la personne demandée est morte!
Le 22 juin 2013 dans son appartement de banlieue romaine à Ladispoli ce sera hélas vrai.

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