Synopsis

Chicago, Etats-Unis, fin des années 1980. Mike Lazslo, le père de l’avocate Anne Talbot, hongrois naturalisé américain, septuagénaire, est convoqué devant une cour de justice pour crimes nazis durant la seconde guerre mondiale. Malgré les conseils de ses confrères elle décide de défendre son père qu’elle a toujours connu comme un père et un grand père aimant et incapable de toute violence. Elle met sous surveillance la vie de son père. A force d’interrogatoire par sa fille il finit par admettre que pendant la seconde guerre mondiale à Budapest il était dans le corps de gendarmerie mais qu’il n’a pas participé aux massacres des juifs et des tziganes. Anne Talbot s’aperçoit aussi qu’actuellement il a une maîtresse. S’il lui a caché cela alors qu’elle vit près de lui, que peut-il cacher de sa vie en Hongrie alors qu’elle n’était pas née…

CRITIQUE

Nous connaissons Costa-Gavras comme réalisateur politique engagé.

Son film précédent « La main droite du diable » (1988) décrivait l’implantation sociale du Ku Klux Klan dans la société américaine. Ici nous sommes dans un film de genre particulier aux Etats-Unis: celui du procès. Et il s’avère que le réalisateur est très à son aise.

Sur un scénario rigoureux et passionnant de Joe Eszterhas plutôt connu pour les polars sulfureux (mais plus tardifs) tels « Basic Instinct » (1992) ou « Jade » (1995), Costa-Gavras est très inspiré et instille au long du film le doute sur la culpabilité du père. Les témoignages semblent accablants non pas sur les faits eux mêmes mais sur des expressions de langages qu’utilise Mike Laszlo avec sa famille et qui ressortent dans les paroles des témoins.

Le film permet aussi d’appréhender la deuxième guerre mondiale dans un autre pays que la France, et nous nous rendons compte que les crimes nazis s’exerçaient dans les rues de Budapest ou au bord du Danube qui traverse la ville au vu et su de tous. Le voyage de l’avocate dans le pays natal de son père où elle finit par se convaincre de la culpabilité de son père est tout à fait saisissant.

Costa-Gavras revient aussi sur le rôle de la CIA qui a recruté des hommes des services secrets nazis pour mieux lutter contre le communisme.

Jessica Lange est une actrice sous employée par Hollywood.
Avec ce film nous nous rendons compte que c’est grand dommage tellement elle est parfaite en fille aimante et qui supporte mal les doutes sur son père qui surgissent puis qu’elle balaie avec ses effets de manche.
Armin Mueller-Stahl est remarquable en vieil homme qui a réussi son intégration dans la société américaine et qui a supprimé son passé de sa mémoire.

Philippe Sarde écrit une musique à la fois complexe et évidente utilisant les instruments typiques des pays de l’Europe de l’est.

Très belle remise en perspective historique.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Anne Talbot se promène à Budapest aux pieds du Pont Lànchid (le pont aux chaînes) et regarde passer les eaux bleues du Danube. Mais le spectateur, lui, imagine les eaux rougies du par le sang des victimes juives et tziganes.

L’ANECDOTE

Le film reçoit en 1989 L’Ours d’or de la Berlinale.

NOTE : 15/20

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