
Synopsis
Années 2020 avant Noël dans le Jura, Michel rentre chez lui en voiture. Soudain sur la route il voit un ours et fait une embardée pour l’éviter, la chaussée étant glissante, il dérape et va heurter la voiture d’un couple à l’arrêt pour une pause pipi. La femme meurt sur le coup et quand Michel parvient à s’extraire de son véhicule, l’homme prend peur et chute dans un fossé en s’empalant sur la branche d’un arbre. Il rentre chez lui. Sa femme, Cathy l’accueuille froidement et à table avec leur fils autiste, Michel déballe l’histoire. Cathy décide qu’il faut retourner sur les lieux pour camoufler les cadavres…
CRITIQUE
Franck Dubosc pour son troisième film en tant que réalisateur poursuit sa démarche du pas de côté par rapport à son image de comique beauf. Avec « Tout le monde debout » (2018) puis « Rumba la vie » (2022) il avait déjà quitté la comédie basse du plafond pour une comédie un peu plus sophistiquée.
Avec « Un ours dans le Jura » Franck Dubosc confirme ce que rueducine.com subodorait dans sa critique de « Rumba la vie » : Il en a sous la pédale l’artiste et n’a peut-être pas fini de nous étonner.
Avec la scénariste Sarah Kaminsky ils abordent le film noir mâtiné de policier et de comédie décalée. Et c’est franchement une réussite.
En voyant ce film on peut y trouver un hommage à des films comme « Un plan simple » (« A simple plan« ) (1998) de Sam Raimi ou « The barber: l’homme qui n’était pas là » (« The baber: the man who wasn’t there« ) (2001) de Joel et Ethan Coen.
Si les méchants sont plutôt caricaturaux (mais ils n’apparaissent que très peu), la subtilité d’écriture pour les autres personnages est bluffante. On ne trouve plus beaucoup dans le cinéma français une écriture aussi ciselée.
Franck Dubosc s’avère être aussi un bon directeur d’acteur. Il permet à Benoît Poelvoorde par exemple de jouer beaucoup plus en intériorité. Et ce n’est pas dommage. La distribution féminine est superbe. On peut regretter de trop courtes apparitions pour Emmanuelle Devos et Anne Le Ny. Ces deux actrices chevronnées auraient mérité une plus gande présence à l’écran.
Laure Calamy est magistrale en femme qui porte la culotte d’un couple à la dérive.
Enfin Frank Dubosc ne se donne pas la part du lion. Il partage volontiers son temps de présence à l’écran avec ses collègues. Et il se donne le rôle du benêt qui accumule les bourdes.
Très bonne musique de Sylvain Goldberg. Aussi minimaliste que celle que pratique Carter Burwell pour les frères Coen.
Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à nos jours.
LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE
Michel se met à tout déballer au curé du village. Et le spectateur de penser « Oh le con! »
L’ANECDOTE
Franck Dubosc dit que ses goûts en tant que spectateur vont plus vers le genre policier que la comédie. Cependant il ne voulait pas d’un film trop américanisé. Notamment dans les costumes et dans le mode de vie de ses protagonistes.
NOTE : 16/20