Synopsis

France années 2020, Pierre Henry Mercier est le favori dans la course aux présidentielles. Mais à la sortie d’un meeting une explosion de gaz dans la rue blesse les journalistes qui le suivaient. Nathalie Pove reléguée aux football depuis une malheureuse enuête sur l’actionnaire principal de sa chaîne télévisée, bénéficie d’un concours de circonstance qui fait qu’elle est la seule à pouvoir suivre Pierre Henry Mercier jusqu’aux jour des élections. Nathalie Pove est secondée par son cameraman Gustave Clément…

CRITIQUE 

Pas de doute nous sommes bien dans un film d’Albert Dupontel. On y retrouve ses gimmiks préférés comme revoir en accéléré la biographie d’un personnage principal du film, ou encore ses recherches pour filmer avec originalité.

On y retrouve aussi son intérêt à donner un grand rôle à une femme après Catherine Frot « Le vilain » (2009), Sandrine Kiberlain « 9 mois fermes » (2013), Virginie Efira « Adieu les cons » (2020), voici Cécile de France qui relève le défi haut la main.
Perruque bouclée à la Catherine Deneuve dans « Agent Trouble » (1987) de Jean-Pierre Mocky, l’actrice est vraiment formidable. Elle fait bien ressentir la frustration qu’elle a dû supporter pendant des années mais aussi la passion pour son métier qui la pousse à aller au fond des choses.

Car si les politiques ne sont guère choyés dans le film, Albert Dupontel donne le beau rôle aux journalistes, même s’il nous arrive de rire à leur dépend. Ce n’est pas un rire vengeur ou méchant, c’est un rire bienveillant.
Nicolas Marié est une fois de plus chez Albert Dupontel le vecteur du rire dans son film.
Ce n’est pas le même rire que celui dirigé envers les hommes politiques, où il se veut plus acerbe.

Albert Dupontel montre une classe politique qui sait pertinemment que le monde tel qu’il est (c’est à dire régit par les lois du capitalisme) ne peut que courir à sa perte et que seule une révolution « verte »peut parvenir à changer le destin de la planète.
Le capitalisme y est tellement puissant que ce n’est que déguisé en candidat du libéralisme qu’il est possible de gagner une campagne électorale présidentielle et une fois au pouvoir prendre le contre-pied de ce pourquoi on a été élu.
Théorie politique un poil naïve et assurément dangereuse me semble-t-il.

Mais l’on passe et le spectateur peut apprécier le travail des acteurs, les parti pris de la mise en scène et le montage du film qui servent avant tout la comédie fort réussie.
Albert Dupontel seul disciple français de la comédie à l’italienne mâtiné de Monty Python montre qu’il a une place prépondérante dans le cinéma français de ce début de vingt et unième siècle.

Christophe Julien musicien attitré (pour le meilleur) du réalisateur signe une fois de plus une superbe bande originale.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Nathalie Pove et Gustave Clément se rendent sur un stade de foot d’une petite banlieue, ils interrogent l’entraineur de gamins (Bouli Lanners magnifique) qui répond aux questions tout en encourageant et dirigeant ses mômes. Un grand moment.

L’ANECDOTE

Albert Dupontel dit que le point de départ du film vient d’un reportage qu’il a vu sur la campagne présidentielle du candidat américain Robert Kennedy brutalement interrompue par son assassinat à Los Angeles le 6 juin 1968.
« Et si Robert Kennedy n’avait pas révélé ses véritables intentions politiques« …

NOTE : 15/20

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