Synopsis

Louis Mahé est un riche industriel du tabac de l’Ile de la Réunion. Il attend sur les quais, Julie Roussel, une femme avec laquelle il a correspondu puis décidé de se marier. Elle vient de la métropole à bord du Mississippi. Mais la femme qui se présente à lui ne ressemble pas à la photographie envoyée. Elle lui avoue lui avoir envoyé une fausse photographie. Ils se marient. Au bout de quelques jours, Louis Mahé donne procuration à sa femme sur ses comptes en banque. Très peu de temps après, elle disparaît en ayant vidé les comptes. Louis et la sœur de la dénommée Julie Roussel (qui ne reconnaît pas la femme de Mahé comme étant sa sœur) font appel à un Comoli un détective privé. Louis prend l’avion et rentre en France pour retrouver par ses propres moyens sa femme…

CRITIQUE

François Truffaut tourne le dos aux principes de la Nouvelle Vague qui rejettent les adaptations d’œuvres littéraires au profit de création originales purement cinématographiques.

Il adapte donc et pour la seconde fois un roman (éponyme) de William Irish.
Le titre du film emploie une orthographe désuète du nom « Mississippi » ne l’écrivant qu’avec un seul « p ».

Aujourd’hui l’histoire paraît un peu mollassonne, surtout les scènes tournées à la Réunion (sans parler d’un préambule historique sur l’île, qui n’apporte strictement rien au récit, si ce n’est de la lourdeur). Le film vaut surtout pour l’enchaînement des situations de plus en plus dramatiques pour le couple qui les mène à une fuite incessante. Il doit aussi beaucoup à l’interprétation de haute tenue de la part de Jean-Paul Belmondo et de Catherine Deneuve. Tous deux dans des rôles en contre emploi.

Le personnage de Louis Mahé est un homme amoureux fou de sa femme qui bascule dans le crime à cause d’elle.
Jean-Paul Belmondo qui à l’époque alterne les comédies ou les polars avec des films plus ambitieux « Pierrot le fou » de Jean-Luc Godard (1965) « Le voleur«  de Louis Malle (1967) nous dévoile encore quelques talents cachés, jouant un homme faible, et manipulé, mais heureux de l’être. Magnifique interprétation.
Catherine Deneuve joue une femme fatale qui ne pense qu’à l’argent et les avantages d’en posséder. Elle-même n’hésitant pas à commettre le crime. Inutile de dire que sa performance est étonnante et merveilleuse. Elle représente le genre de femme fatale sous les coups de laquelle on aimerait tomber.
Quant à Michel Bouquet en détective qui ne lâche pas l’os qu’on lui a donné à ronger, il est excellent.

Quelques scènes sont somptueuses comme celle des retrouvailles dans la chambre d’hôtel, où la scène quasi finale d’assassinat avorté dans la maisonnette en bord de frontière Suisse.

La réalisation de François Truffaut montre par endroit quelques hommages à Alfred Hitchcock notamment par la musique de Antoine Duhamel qui utilise les mêmes gimmicks musicaux que ceux de Bernard Herrman musicien attitré du maître du film noir.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Marion part avec Louis très affaibli à pied. Elle le soutient sous la neige et ils prennent la direction de la frontière Suisse pour une vie qu’il espèrent moins tourmentée que les quelques jours qu’ils ont vécu ensemble dans leur folle cavale. Magnifiques images d’un couple de cinéma rare: Catherine Deneuve-Jean-Paul Belmondo.

L’ANECDOTE

François Truffaut trois ans auparavant avait publié un livre « Le cinéma selon Hitchcock » livre interview d’un cinéaste admiratif d’un autre cinéaste.

NOTE : 14/20

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