Synopsis

Corinne Levasseur 28 ans, divorcée, est inspecteur de police. Suite à une enquête retentissante qui l’a heurtée à un maire tout puissant de la côte d’azur aux relations étroites avec la majorité et le gouvernement, et l’a conduite à gifler en plein Palais de justice son amant substitut du procureur, elle se retrouve mutée dans le nord. L’accueil n’est pas très chaleureux dans ce métier, à l’époque, encore très majoritairement masculin. La voici reléguée à la paperasse. Jusqu’au jour ou par manque d’effectif on lui demande d’aller sur les lieux d’un suicide. En effet la femme d’un boulanger a tenté de mettre fin à ses jours lorsque sa fille a dénoncé son père qui la violait et a commencé à violer sa petite sœur. Quelques jours plus tard on retrouve la cadavre d’une fillette au pied d’un terril…

CRITIQUE

Yves Boisset et son coscénariste et dialoguiste attitré Claude Veillot nous décrivent une France confite dans le giscardisme et décrit les relations entre police, justice et politique avilies par 20 ans de droite au pouvoir.

Ils nous parlent aussi d’une France encore industrialisée où dans le nord les mines continuent de tourner à plein régime. Ils dénoncent enfin des réseaux de prostitution infantile sujet plutôt inédit voire novateur et largement tabou en France jusqu’à ce que le législateur fasse la chasse aux pédophiles à partir du milieu des années 2000.
Jusqu’à présent le cinéma français n’avait pas abordé façon centrale ce sujet.

Yves Boisset depuis « L’attentat » utilise sa caméra pour frapper sur la France du pompidolisme et du giscardisme. Notamment en ce qui concerne l’influence politique sur la police et la justice, qui loin d’être indépendantes, reçoivent leurs ordres du ministre de l’intérieur ou du garde des sceaux.
Ainsi certains maires de grandes villes, certains députés influents, sont protégés en dépit de leur comportement répréhensible vis-à-vis de la loi.

Pour « La femme flic » c’est une grande famille de l’industrie, fortunée et influente qui est protégée par le gouvernement. Non seulement la famille Schuller bénéficie de cette protection, mais de plus « elle tient » les habitants leur donnant le travail et le logement. Si l’un d’eux se mettait à dénoncer à la police les exactions des membres de la famille, celle-ci aurait d’énormes moyens de rétorsions: Privation de travail et de logement.

Le film d’Yves Boisset est pessimiste et amer. Mais rudement efficace.

Miou-Miou est impeccable de détermination et de fragilité. Deux bonnes surprises dans la distribution les deux paris du film : Leny Escudero en anar et François Simon (fils de Michel Simon) qui interprète un personnage très largement inspiré de Louis-Ferdinand Céline qui comme lui est médecin, écrivain, ancien collabo, misanthrope et vit entouré de chats.

Belle musique de Philippe Sarde.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Les inspecteurs Levasseur et Simbert après la découverte du cadavre près du domicile du docteur Godiveau débarquent chez celui-ci qui leur fait un grand numéro de misanthropie.

L’ANECDOTE

Claude Veillot (1925-2008) journaliste puis écrivain. Il a écrit le roman « Nous n’irons pas en Nigéria » qui fut adapté par lui-même Henri Verneuil, Marcel Julian et Michel Audiard pour le cinéma sous le titre : « Cent mille dollars au soleil« . En 1970 il travaille sur le scénario du film « Un condé » de Yves Boisset. Ils se retrouveront régulièrement sur le film « L’attentat« , « Le juge Fayard dit le shériff » jusqu’à « Espion lève-toi » en 1981. La carrière de scénariste de cinéma s’arrête sur deux films de Jean-Claude Missiaen « Tir groupé » et « Ronde de nuit« .

NOTE : 15/20

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