Synopsis

Checco en taxi dans la savane discute de la fiabilité de la voiture, et c’est au moment ou le chauffeur vante la robustesse de son moteur que ce dernier tombe en panne. Les voici prisonniers d’une tribu africaine, et Checco menacé de mort. Pour s’en sortir il se voit contraint de raconter sa vie et comment il a fini par arriver dans cette savane… Dès sa petite enfance il a toujours rêvé d’avoir un boulot permanent…

CRITIQUE 

Nous sommes dans la descendance de la comédie à l’italienne. C’est à dire une comédie qui tape volontiers sur les italiens, leurs travers psychologiques, politiques, religieux, sociaux.
Mais là où la comédie à l’italienne des années 1960-1970 était une réflexion politique sur le comportement des italiens, la comédie italienne des années 2010, certes montre et dénonce les travers italiens mais ne sait plus que faire une fois le constat mis en évidence.

Le film se contente (de façon efficace) de souligner les bassesses (et il en a!) du personnage central interprété assez brillament par un Checco Zalone en pleine forme mais il n’arrive pas à prendre de la hauteur et chercher à comprendre l’état moral, politique et social du pays en ces années post-Berlusconi et pré-Meloni.
Pourtant il y avait un personnage de sénateur qui aurait pu être le vecteur d’une vista politique.

La comédie italienne tombe dans les travers de la comédie française telle qu’elle existe depuis des années: des portraits de personnages plus ou moins aimables, parfois dignes de Labruyère, mais sans point de vue.

Le personnage féminin de Valeria interprété par Eleonora Giovanardi est sacrifié pour mettre en valeur l’acteur protagoniste. Seule Sonia Bergamasco dans son rôle où au fil du film elle devient de plus en plus hystériques parvient à faire quelque chose de consistant avec son personnage. Elle sera d’ailleurs la seule à obtenir des prix lors de festivals de cinéma divers et variés.

Le film réserve toutefois quelques bonnes surprises comme ce retour d’italianité qui resurgit, quand en Norvège la nuit dure 6 mois et que les âmes fragiles sombrent dans des dépressions plus ou moins sévères. Le fonctionnaire italien regrette son Italie, ses Pouilles, sa mère, et les plaisirs simples de la voiture dans son pays comme klaxonner et se garer en double file.

La caméra de Gennaro Nunziante colle au personnage de Checco et suit un scénario éprouvé maintes fois : Un homme plongé dans un milieu inconnu et redouté qu’il finit par apprivoiser et apprécier.
Formellement le film n’est pas très intéressant. Il est même par moment assez laid sur le plan de la photographie. Les scènes dans la tribu sont très moches mal éclairées compensées par des couleurs criardes.

L’affiche italienne (le film n’est pas sorti en France) est d’une laideur à faire peur!

La musique de Checco Zalone ne vaut pas non plus tripette. Le film aurait mérité un soutien musical plus élaboré. A croire que les recettes musicales des belles années signées, Armando Trovajoli, Carlo Rustichelli, Riz Ortolani et Ennio Morricone sont bel et bien perdues à jamais. Il subsiste cependant un extrait de chanson « la prima reppublica » qui tente de faire le boulot.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Dans la maison de Valeria à Bergen, le voici songeur le nez à la fenêtre fermée, le menton posé sur ses bras croisés à contempler sa voiture garée en double file, avec la satisfaction d’avoir assouvi un petit plaisir que réserve parfois la vie.
Scène très marrante, bien amenée, sans faire appel à au gag ou à du rythme.

L’ANECDOTE

Le film cartonne en Italie et devient le deuxième film le plus vu en salles dans la péninsule derrière « Avatar » (2009) de James Cameron avec  9 millions de billets vendus.
20 millions pour « Bienvenue chez les ch’ti » (2008) de Dany Boon en France, histoire de cerner le niveau de la cinéphilie en Italie.

NOTE : 12/20

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