Synopsis

Années 1970, aéroport de Orly. Un soviétique et sa femme sont suivis par deux hommes.Visiblement il se sait suivi. L’homme au moment d’entrer dans la salle d’embarquement se sépare d’avec sa femme. Il se rue dans les bureaux de la police de l’air, se fait connaître comme étant le colonel Vlassov du KGB et réclame l’aide de La France. Les français veulent bien accueillir le transfuge mais sa femme? Celle-ci refuse de suivre son mari, et décide de rentrer à Moscou. Vlassov transféré à la DST (Direction de Surveillance du Territoire) demande à se rendre aux Etats-Unis. Requête accordé mais le colonel Berthon tente d’obtenir quelques informations de Vlassov avant son départ pour le siège de la CIA. Mais en vain, les pressions diplomatiques l’en empêchent. Il doit renoncer au dernier moment à obtenir quoique ce soit. Vlassov part pour les Etats-Unis où il commence par subir le détecteur de mensonges…

 

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CRITIQUE

Film robuste basé sur un roman de Pierre Nord (1900-1985) « Le treizième suicidé » publié en 1969 et scénarisé par Gilles Perrault écrivain et journaliste passionné par l’espionnage. Ses œuvres littéraires et cinématographiques en témoignent.

Henri Verneuil (1922-2020) qui est à l’époque le réalisateur le plus spectaculaire de France et peut rassembler beaucoup de financement sur son nom, signe ici un film avec un casting du feu de dieu.

Le film est un peu trop didactique sur le fonctionnement de la CIA, et son budget. Ces tunnels explicatifs font patiner en partie le film sur le début. Puis une fois le colonel Vlassov à Langley, le film prend véritablement sa vitesse de croisière et nous embarque jusqu’au bout de cette histoire de vaste intoxication ancrée dans la guerre froide.

Le film a cependant quelques faiblesses.
Comme par exemple des scènes qui arrivent avec un lot de promesses (sous entendues) et qui ne délivrent pas grand chose. Comme cette séquence d’interview sur la radio Europe 1, qui au lieu de donner des éclaircissements sur la chute du n°1 de l’espionnage français, part sur la torture pendant la guerre d’Algérie.

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La réalisation de Henri Verneuil est des plus solide.

Le didactisme et les deux ou trois errements scénaristiques sont vite rattrapés par le métier de Henri Verneuil qui signe des séquences superbes.
La reprise en main des services secrets français par un Michel Bouquet d’une froideur incroyable. La poursuite de Berthon par la DST, et enfin l’échange final entre les frontières de la RFA et de la RDA.

Ennio Morricone qui a signé la musique de ses trois précédents films « La bataille de San Sebastian » (1968), « Le clan des siciliens » (1969) et « Le casse » (1971), livre une magnifique œuvre musicale. Faite de bruitages qui imitent le sifflement du serpent. Et donne à la toute fin une somptueuse mélodie où la voie de la soprano Edda Dell’Orso et les chœurs de « I cantori moderni » renvoient une amertume qui résume parfaitement l’énorme gâchis que les soldats de l’ombre viennent de subir.
Merveilleux chant funèbre.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène à Langley entre le chef de la CIA  Allan Davis et le colonel Vlassov. Durant laquelle il passe de transfuge à espion éminemment pervers et redoutable.

L’ANECDOTE

Yul Brynner (1920-1985) polyglotte (11 langues parlées) utilise donc indifféremment le russe, l’anglais et le français dans le film.

NOTE : 14/20

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