Synopsis

Une voiture circule dans la nuit, une femme est au volant, à l’arrière une personne avec imperméable et chapeau semble assoupie. Mais quand la conductrice s’arrête au bord d’une rivière et traîne la personne  jusqu’à la jeter dans l’eau, il n’y a plus de doute sur le fait qu’il s’agit d’un cadavre. Peu de temps après le docteur Génessier chirurgien esthétique renommé qui est en conférence est appelé par la police. On lui annonce que l’on a retrouvé sa fille morte. Il doit se rendre à l’institut médico-légal pour la reconnaître. Mais un autre père de famille est convoqué. Lui aussi a perdu sa fille et sa description est conforme à celle de la victime. Le docteur Génessier arrivé le premier confirme que la morte est bien sa fille…

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CRITIQUE

Film magnifique sur le fond et sur la forme.

Un chef d’oeuvre du cinéma fantastique et du cinéma hexagonal.
Chaque plan est une recherche dans l’efficacité narrative et dans la recherche visuelle et plastique. Cadrages magnifiques, noir et blanc sublime dans ces contrastes avec un travail sur les ombres parmi les plus remarquables.
Il va de soi que les petits maîtres italiens du giallo se sont inspirés du travail de Georges Franju. Mario Bava le premier. Le rôle des scalpels et l’ultime scène avec les chiens puis la fille sans visage avec ses colombes ont du fortement impressionner les esprits de l’autre côté des Alpes.

Le film est tiré d’un roman de Jean Redon, le scénario écrit par le duo Boileau et Narcejac romanciers populaires de polars et de thrillers. Claude Sautet en tant que script doctor a supervisé le travail et en a corrigé le nécessaire.

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Dès le générique de début le spectateur est surpris car la caméra montre une route de nuit qui défile. Mais elle ne défile pas comme à l’accoutumée comme si le spectateur conduisait la voiture, mais plutôt comme s’il était à côté du chauffeur et regardait par la vitre arrière défiler les arbres sur le bas-côté.
Et déjà le malaise s’installe.

Pierre Brasseur est impressionnant en père tellement possessif qu’il sème la mort autour de lui pour sauver sa fille. Alida Valli qui joue la secrétaire et assistante qui par admiration assiste le père dans son entreprise criminelle et rabat les victimes est tout aussi inquiétante.
Elle ne justifie pas seulement la coproduction italienne du film.

Enfin Judith Scob et son physique d’une maigreur sévère est en parfaite adéquation dans le rôle de la fille et cobaye martyre du professeur.

Enfin la musique de Maurice Jarre emballe ce joyau de façon remarquable par une sorte de valse triste. Il concocte aussi des ritournelles façon Bernard Herrmann qui ajoutent à l’angoisse.
A voir absolument.

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le professeur arrive à la morgue dan sa DS noire. Scène muette filmée d’un étage du centre médico légal. Esthétiquement sublime.

L’ANECDOTE

Le médiocre Jesùs Franco (Jess Franco) a tourné un mauvais remake du film intitulé « Les prédateurs de la nuit » (1988) malgré les talents de Telly Savalas, Stéphane Audran, Helmut Berger et la plastique de Brigitte Lahaie.

NOTE : 18/20

Video & Photo

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