Synopsis

rueducine.com-Michel-Audiard1Né à Paris en 1920 dans le XIVème arrondissement (qui était alors un quartier populaire), le jeune Michel Audiard qui se destine à la profession de soudeur se cultive par la lecture (Rimbaud, Proust, Céline) et par le cinéma où Henri Jeanson (« Pépé le Moko« , « Entrée des artistes« , « Hotel du nord« ) et Jacques Prévert (« Le crime de monsieur Lange« , « Drôle de drame« , »Le quai des brumes« , « Le jour se lève« ) signent les grands dialogues des chefs d’œuvre de l’époque.
Il est marqué par l’occupation de Paris et ses privations mais il est surtout choqué par les règlements de comptes qui ponctuent la libération avec ses exécutions à la hâte et les humiliations subies par les femmes accusées d’avoir fricoté avec l’ennemi.
Il fréquente le vélodrome d’hiver et quelques coureurs cyclistes parmi lesquels André Pousse. Il ne travaille pas en usine, mais comme livreur de journaux. Puis après un échec à la rédaction du journal « L’étoile du soir », il entre comme critique de cinéma à l’hebdomadaire « Cinévie-cinévogue ».

C’est le réalisateur André Hunebelle décelant en lui une plume cinématographique, qui l’embauche pour écrire « Mission à Tanger » Scénario et dialogue. A partir de ce moment là sa carrière de scénariste, adaptateur de romans et (ou) dialoguiste, ne cessera jusqu’à son décès.

Michel Audiard écrira pour plus de 100 films (long métrage) pour le cinéma. Il sera plutôt spécialisé dans le film policier ou le thriller. Il a bien aussi écrit pour des comédies pour Serge Korber, Edouard Molinaro, Philippe de Broca ou Claude Zidi.

Mais son aura d’écrivain et de metteur en bouche de bons mots, prendra son essor véritablement avec sa rencontre avec Jean Gabin sur le tournage de « Gas-oil » (1955) de Gilles Grangier où il adapte et dialogue le roman « Du raisin dans le gas-oil » de Georges Bayle, pour le compte de Gilles Grangier réalisateur. Jean Gabin représente son alter ego en terme politique et philosophique. Tous deux seront d’ailleurs catalogués comme anarchistes de droite. Avec son mentor il proposera au public de grands films comme « Maigret tend un piège » (1958) de tend Jean Delannoy, « Les grandes familles » (1958) de Denys de La Patellière, « Maigret et l’affaire Saint-Fiacre » de Jean Delannoy, « Le président » (1961) d’Henri Verneuil, « Le cave se rebiffe » (1961), de Gilles Grangier « Un singe en hiver » (1962), et « Mélodie en sous-sol » (1963) tous deux d’Henri Verneuil pendant lequel une fâcherie éloigne les deux hommes.

Cette bouderie ne nuira pas à la carrière de Michel Audiard qui a déjà son aura de faiseur de bons mots et de formules irrésistibles. Pendant ces cinq années sans Jean Gabin, il écrit entre autres  « Les tontons flingueurs » (1963) de Georges Lautner, « Cent mille dollars au soleil » (1964) d’Henri Verneuil, « Les barbouzes » (1964) de Georges Lautner, « La métamorphose des cloportes » (1965) de Pierre Granier-Deferre, « L’arme à gauche » (1965) de Claude Sautet,  et « Ne nous fâchons pas » (1966) de Georges Lautner.

Puis il retrouve Jean Gabin pour deux films « Le pacha » (1968) de Georges Lautnerfestival de bons mots mais film de Georges Lautner raté, et « Sous le signe du taureau » (1969) de Gilles Grangier. Là encore c’est une demi-réussite. Les deux hommes en resteront là. Jean Gabin décède en 1976.

Jean-Paul Belmondo devient le nouvel acteur fétiche de Michel Audiard. Ou plutôt l’inverse. L’acteur (et aussi producteur par sa société Cerito films) fait appel à Michel Audiard pour dialoguer ses films : »L’incorrigible » (1975) de Philippe de Broca, « Le corps de mon ennemi » (1976) d’Henri Verneuil, « L’animal » (1977) de Claude Zidi, « Flic ou voyou » (1979) de Georges Lautner, « Le guignolo » (1980) de Georges Lautner, « Le professionnel » (1981) de Georges Lautner, « Le marginal » (1982) de Jacques Deray et « Les morfalous » (1983) d’ Henri Verneuil.

Michel Audiard signera d’autres très bons films policiers comme « Mort d’un pourri » (1977) de Georges Lautner « Pile ou face » (1980) de Robert Enrico « Garde à vue » (1981) et « Mortelle randonnée » (1983) tous deux de Claude Miller.

Malgré cela il fut l’un de ceux qui subit le plus les critiques et les quolibets des ardents partisans de la « Nouvelle Vague« . Il représentait un cinéma dit « conformiste » et on lui reprochait surtout de n’être qu’un adaptateur de romans et donc de ne pas participer à la politique auteuriste de la Nouvelle Vague.
Il sut prendre sa revanche en se faisant régulièrement embaucher sur les films de Jean-Paul Belmondo, qui fut l’icône de ce mouvement grâce à deux de ses films « A bout de souffle » et « Pierrot le fou » tous deux signés Jean-Luc Godard.
Mais nous l’avons vu le scénariste-dialoguiste n’a travaillé que pour un cercle très restreint de réalisateurs.

Et c’est avec le dernier petit nouveau avec lequel il collabore, Claude Miller, qu’il signe ses deux films les plus personnels mais aussi les plus sombres et les plus touchants.

Michel Audiard a écrit, dialogué et réalisé une dizaine de films dont leur particularité principale est d’avoir les titres parmi les plus longs du cinéma français: « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages« , « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! » ou encore « Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques« . Tous ces films sont un peu foutraques, réalisés un peu en dépit du bon sens et fleurent bon l’esprit anar. Mais aucun hormis « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » n’ont un réel intérêt cinématographique.

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